۱۳۹۲ اردیبهشت ۲۸, شنبه

ترجمه نامه شاهرخ به بانکی مون


 A :

M. Ben Ki-moon( Secrétaire général des Nations Unis)
Mme. Navi Pillay (Haut- Commissaire des Nations Unis aux droits de l’homme)
Dr. Ahmed Shahid (Rapporteur Spécial des Nations Unies pour les droits de l’homme en Iran)


Object : Les prisonniers politiques sont en danger de mort lente

Vos Excellences Ben Ki-moon, Dr. Ahmed Shahid et Madame Navi Pillay

Nous, les prisonniers politiques et d’opinions, vous saluons chaleureusement de fin fond de la prison de la République islamique d’Iran. 

Auparavant, quelques-uns de nos camarades vous ont envoyé des lettres pour dénoncer la situation déplorable dans laquelle nous nous trouvons. Malgré nos plaintes et vos demandes aucun représentant de gouvernement iranien ne respecte les conventions internationales pourtant adhérés et appropriés par le régime. 

Récemment, en attaquant aux droits fondamentaux des êtres humains, M. Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire s’est prononcé en faveur de la peine de mort, de la lapidation, du châtiment corporel, coups de fouet etc... et en concluant que  « nos droits ne seront pas importés ».

En Iran arrestation arbitraire et les lourdes peines à l’encontre des travailleurs, des étudiants, des militants syndicalistes, des féministes, des journalistes, des avocats, des blogueurs et des dissidents de toutes convictions sont une partie infime de la violation de nos droits. A tout cela, il faut ajouter  les exécutions quasi quotidiens, très souvent en secret.

Au mois de mars 2013 nous, les prisonniers politiques de la prison Rajai-shahr, vous avons envoyé une lettre intitulée « La vie des prisonniers politiques est en danger » Dans cette lettre  signée par Saleh Kohandel, Khaled Khordani et shahrokh Zamani, nous expliquons que la République Islamique d’Iran a l’intention et la volonté de supprimer les prisonniers politiques par des tortures physique et psychologique.

Il y a un peu plus d’un mois, Aliréza Karami kheirabadi et Mohammad Shahbazi sont assassinés dans la prison. Ces deux prisonniers politiques étaient da la confession sunnite, sans oublier les six autres compatriotes sunnites qui ont été très récemment exécutés par le régime.

Excellences,

La prison Rajai-shahr avec 250 prisonniers politiques et d’opinions, dont 45 condamnés à la perpétuité et les autres détenus purgeant des lourdes peines de 5 à 40 ans. Ils sont privés des droits les plus élémentaires, même selon les règlements pénitentiaires du régime. Pour donner un exemple ; les détenus vivent dans un espace de deux mètres carrés au lieu de 15 mètres et sont privés de congé et de visite. Ils n’ont pas assez de récréation, ne peuvent pas travailler ni à l’extérieur ni à l’intérieur et n’ont pas d’accès aux moyens éducatifs et sportifs.

Concernant la santé des prisonniers, la situation est très catastrophique. En 7 mois six personnes sont décédés à cause des maladies banales.  Tous les prisonniers sont mal nourris et souffrent de diverses maladies virales, dus à la pollution de l’environnement.

Encore plus surprenant, est la distribution organisée de stupéfiants et des pilules psychotropes pour détruire et tuer les prisonniers. A tout cela il faut ajouter le groupe de pression (une centaine de personnes) qui organise des bagarres et ils attaquent les différentes sections de la prison surtout celles des prisonniers de droit commun. Récemment à la suite de ces gendres d’rixes Namegh Mahmoudi , un homme de 62 ans a été blessé et plusieurs autres dont Rasoul et Shahram Ahmadi ont eu une hémorragie interne.

L’usage des fausses accusations par le bureau d’renseignement contre les détenus sont très fréquents, dernier exemple contre Seyf- zadeh, l’avocat des étudiants emprisonnés, ou bien contre Khaled Khordani le militant Ahwazi, Hoshang Reza Sharifi Boukani et Shahrokh Zamani le militant ouvrier.

A noter que le premier mai de cette année, le jour de la fête du travail, Shahrokh Zamani a été, de nouveau, jugé et condamné par le tribunal pour « avoir insulté le guide suprême ». Khaled Hordani est également a été jugé pour les mêmes motives.

Les preuves et témoignages sont fabriqués de toutes pièces et enregistrés avant même que l’accusé passe devant le tribunal. J’ai été moi-même victime de ce genre de procédé et ai été condamné à 11 ans de prison sans aucune charge ou pièce à conviction dans mon dossier.

Devant la cour suprême un expert, sur l’insistance de ma mère, a souligné que dans mon dossier il n’y a aucunes charges importantes contre moi. J’ai fait appel contre le jugement et depuis 18 mois, mon dossier est resté dans la 29 eme chambre de la cour suprême sans être réétudier.

Rasoul Badaghi, militant et défenseur des droits des enseignants ainsi que le droit à l’éducation gratuite pour tous a été jugé et condamné à 6 ans d’emprisonnement.

La prison Rajai-shahr est un bagne. Salah Kohandel de la prison Evin, Khaled Khordani de la prison Ahwaz et Shahrokh Zamani de la prison Tabriz ont y été transférés.

Excellences,

M. Ahmed Shahid dans son récent rapport a dénoncé la violation des droits de l’homme en Iran, en revanche M. Sahdegh Larijani a récemment souligné que la République Islamique ne croit pas à l’importation des droits humains. M. Dolat-Abadi, le procureur général a publiquement déclaré, à propos de tous les prisonniers politiques, en particulier ceux de Rajai-shahr « L’exécution est une grâce, sinon on les tue peu à peu ». En un mois, 10 détenus sont soit morts soit exécutés dont Karami Kheirabadi, Mohmmad Shahbazi, Shahram Ahmadi.

Pour empêcher les exécutions, les actes de barbarie et les pratiques inhumaines, nous devons être unis et résistants et nous avons besoins de vous.et nous vous demandons d’envoyer les émissaires et les rapporteurs pour enquêter et parallèlement de mener des démarches diplomatiques.       

Veuillez d’agréer, Excellences, mes sincères remerciements pour vos efforts.  


Shahrokh Zamani
Prison de Rajai-Shahr, Karaj, Iran
Le  4 mai 2013

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